Dans cet article, nous allons employer plusieurs traduction de la Bible. Si vous avez votre propre Bible, vous pouvez suivre avec moi la lecture de tels versets Bibliques.
Nous allons examiner premièrement, les supposés versets bibliques soutenant l'enfer de feu. Ensuite, les versets bibliques qui prouvent que la doctrine d'un enfer de feu n'est pas Biblique.
D'ailleurs, pour ce deuxième point, nous irons examiner les véritables origines de cette doctrine.
Pourquoi y a-t-il confusion sur le sens que les Écritures donnent au mot enfer ?
Voici ce que dit la The Encyclopedia Americana : “Le fait que les premiers traducteurs de la Bible ont invariablement rendu par enfer le mot hébreu Schéol et les termes grecs
Hadès et Géhenne, a été cause d’une grande confusion et d’interprétations erronées. La simple transcription de ces mots, par les traducteurs des éditions révisées de la Bible, n’a pas suffi à
dissiper la confusion et les fausses conceptions.” — The Encyclopedia Americana (1942), tome XIV, p. 81.
Des traducteurs ont laissé leurs croyances personnelles influencer leur travail et n’ont pas été conséquents dans leur façon de rendre les termes originaux.
Ainsi, 1) la version de Saci rend she’ôl par “enfer”, “tombeau” et “fond de la terre”; d’autre part, elle traduit haïdês par “enfer(s)”, et fait de même pour géénna.
2) La Bible des moines de Maredsous rend haïdês par “séjour des morts”, “souterrain séjour” ou “enfer(s)”; par ailleurs, elle écrit “séjour des morts” pour she’ôl et “géhenne” ou “enfer” pour
géénna.
3) La Bible de l’abbé Crampon (1905) met “séjour des morts”, “scheol”, “sombre séjour” ou “sépulcre” pour she’ôl; “enfer(s)” ou “séjour des morts” pour haïdês; et “géhenne” ou “enfer” pour
géénna. Cette façon de faire obscurcit la signification des vocables hébreu et grecs.
Que faut-il entendre par les ‘tourments éternels’ dont il est question en Révélation 14:9-11; 20:10 ?
Il est intéressant de noter que selon Révélation 11:10 (TOB) des ‘prophètes causent bien des tourments aux habitants de la terre’. Ces tourments sont dus aux messages accusateurs et humiliants
qu’ils proclament.
En Révélation 14:9-11 (TOB), nous apprenons que ceux qui adorent la “bête [symbolique] et son image” ‘connaissent les tourments dans le feu et le soufre’. Il ne peut s’agir de douleurs
conscientes dans la mort, car “les morts ne savent rien du tout”. (Eccl. 9:5, TOB.) Par conséquent, qu’est-ce qui vaut de tels tourments aux adorateurs de la “bête” et de “son image” alors
qu’ils sont encore vivants? C’est la proclamation, faite par les serviteurs de Dieu, selon laquelle ces adorateurs subiront la seconde mort, symbolisée par “l’étang embrasé de feu et de
soufre”. La fumée qui accompagne leur destruction par le feu s’élève aux siècles des siècles; autrement dit, cette destruction sera éternelle et ne tombera jamais dans l’oubli.
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Lorsque Révélation 20:10 déclare que le Diable doit ‘souffrir des tourments jour et nuit aux siècles des siècles’ dans “l’étang de feu et de soufre”, qu’est-ce que cela signifie? Révélation
21:8 (TOB) dit explicitement que “l’étang embrasé de feu et de soufre” représente “la seconde mort”. Le Diable y est donc tourmenté à jamais en ce sens qu’il n’en sortira pas; il sera retenu
pour toujours dans ce qui correspond en fait à la mort éternelle. Cette utilisation du mot “tourment” (du grec basanos) fait penser au texte de Matthieu 18:34 où la même racine grecque désigne
un ‘geôlier’.
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Qu’est-ce que la “Géhenne de feu” mentionnée par Jésus
Le nom Géhenne apparaît 12 fois dans les Écritures grecques chrétiennes. À 5 reprises, le mot “feu” lui est associé. Les traducteurs ont rendu l’expression grecque géénnan tou puros par
“feu de l’enfer” (Sa, BFC), “enfer” (Ku), “géhenne de feu” (Jé, TOB) ou “Géhenne ardente” (SO).
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Rappel historique: La vallée de Hinnom (Géhenne) se trouvait en dehors des murailles de Jérusalem. Pendant un temps, on y a pratiqué le culte idolâtrique, y compris les sacrifices
d’enfants. Au Ier siècle, la Géhenne servait à l’incinération des ordures de la ville. On y brûlait les cadavres d’animaux en les jetant dans le feu, qu’on activait avec du soufre. Les
corps des criminels exécutés n’étaient pas jugés dignes d’être ensevelis dans une tombe commémorative, aussi les lançait-on dans la Géhenne.
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Voilà pourquoi Jésus parle en Matthieu 5:29, 30 du corps jeté tout entier dans la Géhenne. Si le cadavre tombait au milieu du feu constamment entretenu, il se consumait, mais s’il restait
accroché sur un bord du profond ravin, sa chair en putréfaction était infestée par les vers ou les asticots toujours présents (Marc 9:47, 48). Aucun humain vivant n’était lancé dans la
Géhenne; ce n’était donc pas un lieu où des êtres conscients étaient tourmentés.
En Matthieu 10:28, Jésus invite ses auditeurs à ‘craindre celui qui peut détruire et l’âme et le corps dans la Géhenne’. Que voulait-il dire? Vous noterez qu’il n’est pas question ici
d’être tourmenté dans le feu de la Géhenne; Jésus dit plutôt qu’il faut ‘craindre celui qui peut détruire dans la Géhenne’. S’il parle de l’âme séparément, c’est pour souligner que Dieu
peut anéantir toute perspective de vie pour la personne et lui ôter tout espoir de résurrection. Par conséquent, la “Géhenne de feu” désigne la même chose que le “lac embrasé de feu” de
Révélation 21:8, à savoir la destruction ou “seconde mort”.
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L’homme riche et de Lazare : récit littéral ou simple illustration?
Dans une note en bas de page, la Bible de Jérusalem reconnaît qu’il s’agit d’une “histoire-parabole, sans aucune attache historique”. Si l’on prenait ce récit au pied de la lettre, il
faudrait conclure que ceux qui jouissent de la faveur divine vont tous dans le sein d’un seul homme, Abraham; qu’un peu d’eau sur le bout d’un doigt ne s’évapore pas dans le feu de
l’Hadès; qu’une simple goutte d’eau soulage les souffrances de quelqu’un qui s’y trouve.
Cela vous semble-t-il raisonnable? Si ces paroles étaient littérales, elles seraient en contradiction avec d’autres parties de la Bible. Or, si les Écritures se contredisaient ainsi, une
personne sincère en ferait-elle le fondement de sa foi? En fait, la Parole de Dieu ne se contredit pas.
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Que signifie cette parabole?
L’“homme riche” représentait les Pharisiens. (Voir Luc 16:14)
Le mendiant, Lazare, symbolisait le commun peuple, autrement dit les Juifs que méprisaient les Pharisiens, mais qui se sont repentis et sont devenus disciples de Jésus. (Voir Luc 18:11;
Jean 7:49; Matthieu 21:31, 32.)
Leur mort aussi est une image; elle marque un changement de condition à la suite duquel ceux qui étaient méprisés reçoivent une position de faveur devant Dieu, tandis que Dieu rejette
ceux qui semblaient approuvés; ces derniers sont tourmentés par les messages de jugement transmis par ceux qu’ils méprisaient. — Actes 5:33; 7:54.
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La Bible enseigne que les morts ne souffrent pas
Eccl. 9:5, 10: “Les vivants, en effet, se rendent compte qu’ils mourront; mais quant aux morts, ils ne se rendent compte de rien du tout
(...). Tout ce que ta main trouve à faire, fais-le avec ta force, car il n’y a ni œuvre, ni combinaison, ni connaissance, ni sagesse dans le Schéol*, le lieu où tu vas.”
Puisqu’ils ne sont conscients de rien, il est évident qu’ils ne souffrent pas.
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La Bible enseigne que les morts sortirons de "l'enfer"
Rév. 20:13, 14: “La mer rendit les morts qui étaient ensevelis dans ses eaux; la mort et l’enfer* rendirent aussi les morts qu’ils avaient; et chacun fut jugé selon ses œuvres.
Alors l’enfer et la mort furent jetés dans l’étang de feu.”
Ainsi, les morts seront délivrés de l’enfer. Notez aussi que l’enfer est différent de l’étang de feu, dans lequel il sera jeté.
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Origines de la croyance à un enfer de feu
Dans la croyance babylonienne et assyrienne des temps antiques, l’“enfer (...) est dépeint comme un lieu plein d’horreurs où dominent des dieux et des démons particulièrement
puissants et violents”. (The Religion of Babylonia and Assyria, Boston, 1898, de Morris Jastrow Jr., p. 581.)
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L’enfer de feu de la chrétienté a ses origines dans la religion de l’ancienne Égypte (The Book of the Dead, New Hyde Park, New York, 1960, préfacé par E. Wallis Budge, pp. 144,
149, 151, 153, 161).
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Le bouddhisme, qui remonte au VIe siècle avant notre ère, en est venu à enseigner l’existence d’un enfer brûlant et d’un enfer froid (The Encyclopedia Americana, 1977, tome XIV,
p. 68).
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Des peintures de l’enfer que l’on peut voir en Italie, dans certaines églises catholiques, sont d’inspiration étrusque. — La civiltà etrusca (Milan, 1979) de Werner Keller, p.
389.
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Mais il faut chercher bien plus loin les véritables origines de cette doctrine qui déshonore Dieu.
Les croyances diaboliques rattachées à l’enfer en tant que lieu de tourments diffament Dieu et ont pour auteur le principal calomniateur de Dieu, le Diable (dont le nom signifie
“calomniateur”), celui que Jésus a appelé “le père du mensonge”. — Jean 8:44.